LA FRATERNITE OPPOSEE AU NEOSOLIDARISME QUI N'EST PAS UN HUMANISME
En politique, la fraternité insiste sur la communauté
citoyenne, le partage commun d’objectifs citoyens. Partager de mêmes valeurs
résultant d’engagements voulus et choisis. La fraternité implique une relation
identique envers l’autorité.
La philosophie des lumières aspire à réaliser l’idéal de la fraternité
universelle. Pour réaliser la fraternité, il faut briser la barrière
psychologique de la hiérarchie. Les liens qui lient les individus à l’autorité
ne sont qu’invention humaine. La liberté et l’égalité sont les conditions d’une
fraternité possible.
La politique moderne s’est imprudemment laissé aller à
dédaigner la fraternité, voire à nier, le besoin des hommes du soutien de leurs
frères. Ainsi, l’un des travers du libéralisme, avec ses excès, est un individualisme égoïste en
réaction à la Révolution française. Tocqueville eut conscience de la menace que
représentait l’individualisme pour la vie publique au travers de
l’affaiblissement des liens sociaux. Le repli sur soi, le souci de se
satisfaire au mieux, soi et sa famille, détruisent d’autres vertus et
débouchent sur un conformisme social. Aujourd’hui, on parle de société
« atomisée », chacun attaché à ses droits considérés comme préexistants
à toute forme de vie sociale.
La valeur niée de fraternité est mal vécue dans l’Occident européen
catholique et un solidarisme vient supplanter cette carence spirituelle. Le solidarisme est
une idéologie au cours des 20 années qui ont précédé la Première Guerre
Mondiale. Elle s’oppose au laisser-faire libéral, au collectivisme. Elle prône
la solidarité humaine à la place de la charité chrétienne.
Cette idéologie renaît à la fin du XXème siècle
sous la forme de solidarité humanitaire avec les caractéristiques du
solidarisme qui veut se distinguer du corporatisme catholique, préconise
l’intervention de l’Etat et encourage la formation d’associations bénévoles.
Ainsi l’Occident s’octroie une bonne conscience avec l’action des ONG sur des
terrains de guerre décidés par les Etats pour imposer le modèle occidental.
Les idéologies de la
solidarité sociale ont fait de celle-ci le plus sûr moyen de restaurer une « cohésion
sociale » qu'elles jugent compromise par le procès d'individualisation propre à
la modernité. Je les considère comme des entreprises de conservateurs
socialisants Le discours politique d’un Kouchner clame le caractère impératif
et éminemment moral du devoir de solidarité, de l'appartenance des individus à
la totalité sociale. Le solidarisme est un mode d'organisation totalement
intégré du vivre-ensemble dont la cohésion, érigée en finalité suprême, dépend
de la conscience que ses membres ont de leur interdépendance dans le plus large
partage possible de ce qui est nécessaire à la vie.
Je
terminerai en affirmant que le néo-solidarisme qui enferme le monde dans un
Tout avec un souci de cohésion à l’échelle mondiale n’est pas un nouvel humanisme. La
valeur de la personne humaine et son épanouissement ne peuvent dépendre d’une
marche forcée à la démocratie ( quelle démocratie ?), à l’économie de
marché et à une éthique propulsée par la contrainte, la force, voire la mort.
La solidarité qui oblige à se fondre dans un Tout a quelque chose de
totalitaire D’ailleurs, certains
dénoncent le
droit d’ingérence au nom de l’humanitaire