Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog politique de michelle meyer
Derniers commentaires
Archives
le blog politique de michelle meyer
15 mai 2009

L'APRES-CAPITALISME : le poétique l'emporte sur le prosaïsme

Lier relier et relayer tous les événements qui se trouvaient atomisés pour faire apparaître un monde en construction.

 La souffrance réelle du plus grand nombre, confrontée à un délire de concentrations économiques, d’ententes et de profits, rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimées mais bien réelles, chez les jeunes et moins jeunes, et tous les oubliés de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l’on peut saisir l’impossible au collet et détruire le trône de la fatalité.

GRÈVE LÉGITIME du 19 mars 2009

Cette grève est plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, se condamnent d’eux-mêmes.

Dès lors, derrière le prosaïque du "pouvoir d’achat" ou du "panier de la ménagère", se profile l’essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l’existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n’ouvrent à aucune plénitude s’il n’y a pas le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.

La "hausse des prix" ou "la vie chère" ne sont pas de petits diables surgis devant nous pendant un cauchemar. Ce sont les résultantes d’un système où règne le dogme du libéralisme économique. Ce dernier s’est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires, à une sorte "d’épuration éthique". C’est-à-dire : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même de tout le fait humain.

Ce système confine nos existences dans des individualismes égoïstes qui nous suppriment tout horizon et nous condamnent à deux misères profondes : être "consommateur" ou bien être "producteur".

Le consommateur ne travaille que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduit sa production à l’unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites. L’ensemble ouvre à cette socialisation anti-sociale où l’économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.

Alors, quand le "prosaïque" n’ouvre pas aux élévations du " poétique ", quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi, nous avons tendance à croire que les aspirations de notre vie, et son besoin de sens, peuvent se loger dans ces codes-barres que sont "le pouvoir d’achat" ou "le panier de la ménagère".

Et pire : nous finissons par penser que la gestion vertueuse des misères les plus intolérables relève d’une politique humaine ou progressiste ainsi le Téléthon, les restaurants du coeur. Il est donc urgent d’escorter les "produits de premières nécessités", d’une autre catégorie de facteurs qui relèvent résolument d’une "haute nécessité". Par cette idée de "haute nécessité", nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en œuvre dans un mouvement populaire qui, au-delà du pouvoir d’achat, relève d’une exigence existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie.

Les "produits" de haute nécessité, ce sont ceux qui nous permettent d’entrer en dignité sur la grande scène du monde. Toute avancée sociale ne se réalise vraiment que dans une expérience politique qui tire les leçons structurantes de ce qui s’est passé. Ce mouvement a mis en exergue le tragique centralisme institutionnel de notre pays et l’absence de pouvoir citoyen qui lui sert d’ossature. La compétence n’arrive que par des émissaires venus de la capitale. La désinvolture et le mépris rôdent à tous les étages.

L’éloignement, l’aveuglement et la déformation président aux analyses. L’imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout comme cette chose qu’est l’association des communes, ont montré leur impuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit avec son entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de l’Etat centralisateur, monarchie élective avec les stigmates du pouvoir absolu au service du grand capital.

Les slogans et les demandes ont tout de suite sauté par-dessus nos "élus locaux" pour s’en aller mander ailleurs. Hélas, il n’y a pas de victoire sociale qui s’obtient ainsi, nous ne faisons que plier l’échine sous le poids d’un Etat centralisateur au seul service de la bourgeoisie du capital.

Publicité
Commentaires
F
Voici ce que nous avons infiniment besoin.<br /> Ton texte apporte une synthèse simple, accessible entre le système libéral et la poésie qui sait le remettre à sa si petite place par le bienfait qu'elle nous donne. Le système, lui ne nous donne rien. Il nous vend ses produits et nos années de vie au travail...<br /> Face à la dureté et aux souffrances qu'apportent ce système, la douceur indicible de la poésie est d'abord source d'apaisement de ces douleurs mais aussi d'éclairage sur nos capacités méconnues à accéder au beau. Nous trouvons souvent notre vie moche par son inertie et son quotidien répétitif. La poésie, que je ne "fréquente" pourtant si peu m'apparait un peu comme m'est apparu récemment (depuis qqs années) ce que peut nous apporter la philosophie. S'ouvrir d'un coup de hache la tête en deux pour y laisser pénétrer ces nouveaux apports peuvent être des enchantements. Les enfants, que nous devrions par oublier être encore, souvent naturellement sensibles à la poésie. Ce sont des chansons qu'ils récitent.<br /> "Dire" une récitation devant la classe est pour eux peut-être devenir poète à leur tour. Ce n'est pas un hasard si les seuls vraiment bons souvenirs de l'école primaire quand à son enseignement (hors la vie avec les copains) sont dans les récitations sues qui m'apportaient de bonnes notes et les sourires des maitresses.<br /> François
le blog politique de michelle meyer
Publicité
Publicité