Accidentés du travail, toujours les contre-réformes
Le pouvoir sarkosiste et l'art des contre-réformes
Dans quel aveuglement, étions-nous. Et dans
quelle erreur ! Naïvement nous pensions que les accidentés du travail
étaient des victimes. Les victimes d’une guerre économique innommée,
qui prend l’intérieur des entreprises, pour théâtre des opérations. Des
victimes de masse d’ailleurs : 720 150 accidents avec arrêt par an, 46
436 accidents avec incapacité permanente, 37 millions de journées
d’indemnisation, 700 morts, 4500 mutilés. Des victimes mal indemnisées,
qui perçoivent 80 % puis 60% seulement d’un salaire journalier assez
faible, lié aux métiers d’exécution d’où proviennent la plupart des
accidents du travail. Nous pensions les accidentés frappés par les
franchises médicales, les déremboursements de soins. Nous savions
irréparables, souvent, les conséquences sur leurs carrières.
Nous
avions tort. Les accidentés du travail sont des privilégiés. Les
députés UMP le rappellent justement qui, par voie législative,
proposent d’imposer leurs indemnités jusqu’alors épargnées. Cela
rapportera 150 millions d’euros. Pour les accidentés, pourquoi accepter
ce « passe-droit » fiscal, jusqu’alors toléré ?
Pourquoi
l’accepter, quand la France est déjà leader mondial des «niches
fiscales». En 2009, 464 dispositifs d’optimisation fiscale ont permis
aux contribuables généralement les plus aisés d’économiser 70 milliards
d’euros d’impôts ! Alors, autant mettre à contribution les accidentés
du travail. N’est-ce pas la réponse appropriée ?