Conseil régional : quel bilinguisme?
LETTRE OUVERTE AUX CANDIDATS POUR LE CONSEIL REGIONAL : LANGUES D’ALSACE
à la différence de M.Grossmann sur son blognotes, je m'adresse aux candidats et non au seules têtes de liste car je veux encore croire à la démocratie et que les partis ont discuté et décidé avec tous les candidats de la politique culturelleà conduire.
Il est vrai que c'est pendant la période du
Saint Empire Romain Germanique que l'Alsace a eu un rayonnement culturel éminent. Au XVème siècle, la Renaissance rhénane
en Alsace fit que
cette région rayonnait dans toute l'Europe grâce à ses imprimeurs, ses orateurs,
ses érudits.
L'histoire enseignée
en France se garde bien de le dire. Et on peut concevoir qu'une
intelligentsia alsacienne en éprouve de l'exaspération. Les pressions exercées sur le
pouvoir politique fait que le Conseil Régional octroie ses subventions à
l'alsacien d'abord, locaux, employés, financement d'une revue...En Alsace, des
lobbies puissants réclament l'allemand comme langue de France car les différents dialectes
ont en commun le
Hochdeutsch. Cette langue est dominante en Europe compte tenu du nombre d'habitants
qui l'ont comme langue maternelle. Pourtant les élèves de lycées, même à
Strasbourg, qui prennent l'option Europe étudient en anglais. Effet des
déclarations de Valérie Pécresse qui recommande l'anglais? Et d’un gouvernement
français qui réduit à une peau de chagrin le budget culture.
Mais je m'adresse aux Alsaciens fiers de leur passé
culturel, souvent alémanique, croyez-vous que vous servez l'Alsace en éliminant
les générations francophones depuis 1945? C'est un ostracisme qui vous prive
d'une intelligentsia qui oeuvre elle aussi à la réputation de l'Alsace.
Défendre
exclusivement les dialectes et l'allemand vous assimile à une pensée d'extrême
droite.
Néanmoins, je ne
crois pas à cette appartenance ultra. Je développe ici les risques du
fétichisme (l'alsacien d'abord) qui provoque une radicalisation opposée à
l'esprit démocratique alors que vous aspirez à plus de démocratie en demandant
que l'Alsace soit un land à la manière allemande ce qui correspondrait à des
pratiques bien plus démocratiques que le centralisme français en pleine
dégénérescence avec le pouvoir confisqué par une nomenklatura.
On
sait ce que produit la fétichisation politique des convictions : elle est
constitutive de la division entre vérité officielle et opinions déviantes
criminalisées. La défétichisation des convictions a d'abord pour effet d'abolir
cette division ; dorénavant il n'y a plus ni vérité officielle ni opinion
criminelle, il n'y a plus que des opinions équivalentes en dignité. Cela
rappelle la liberté d'opinion.
En défétichisant nos
convictions, nous créons une sorte d'espace critique dans lequel la parole
circule librement et entre dans une dialectique féconde. Tant que nous
fétichisons nos convictions nous pensons détenir la vérité absolue et nous
diabolisons les désaccords (injures, anathèmes, excommunications,
psychiatrisations, « rééducations »). En procédant à la défétichisation des
convictions, nous sommes obligés d'argumenter, de nous ouvrir à la critique,
nous cherchons ensemble la vérité, pourvu que le débat soit réglé et de bonne
foi. Le processus d'émancipation dialectique peut se mettre en place. L'essence
de ce processus révolutionnaire réside donc dans une opération philosophique.
De
cela on conclura que toute cité démocratique, tout État de droit, est l'œuvre
d'une opération de défétichisation, de mise entre parenthèses au niveau
politique des appartenances et particularités. Cette opération de
défétichisation se cristallise en un refus que la loi soit faite en ma faveur,
exclusivement pour moi et pour les miens.
En
conclusion, il serait peut-être temps que l'office pour la langue et la culture
d'Alsace soit nommé Office pour les langues et culture
d'Alsace. Toutes les langues participent à la culture alsacienne.
Je pense que comme francophone, j'ai le droit de
prétendre à mon apport à la culture alsacienne avec "Je te raconterai
l'Alsace", prix de l'Académie Française et plus encore avec "Jean
Mentelin, premier inventeur de la typographie" où, par un travail
d'exégèse où j'ai dû compiler des livres en latin et allemand (écriture en
gothique), j'affirme que Gutenberg n'a pas fait d'imprimerie pas plus qu'il n'a
réussi dans ce domaine chez Fust de Mayence. Donc, la Bible dite de Gutenberg
ne peut pas être un travail d'imprimerie. Dès le premier tirage en 1996, la
Bibliothèque Nationale de France, les universités allemandes ont applaudi cette
publication, celle de Heidelberg a créé une bourse Jean Mentelin pour les
étudiants, futurs bibliothécaires. En 2001, un mail venu de New York nous
apprend que deux chercheurs de l'université de Princeton (USA) ont mis au point
un logiciel qui permet d'affirmer que la Bible dite de Gutenberg n'est pas un
travail de typographe et donc conforte ce que j'ai affirmé par d'autres voies.
Les sociétés savantes de Strasbourg ont bavassé dans les DNA sur Jean Daniel
Schoepflin, panégyriste du roi Louis XV et le bombardent premier historien
d'Alsace à qui on doit le mythe Gutenberg. La direction des DNA ne m'a pas
octroyé de droit de réponse car, 5 ans plutôt, j'avais eu droit, dans leurs
colonnes, à un article élogieux sur mon livre "Jean Mentelin" (combien
de protestations a-t-elle reçues de la part des détenteurs de l'histoire
d'Alsace?) Dans une commission culture et social du conseil de quartier ouest,
une intervenante évoque le futur Espace Gutenberg, prévu par la ville, à
Cronenbourg. Je rumine que Gutenberg n'a pas fait d'imprimerie à Strasbourg, la
dame confirme et part dans l'éloge de mon livre qu'elle a eu tant de mal à
trouver. Amusée, je dois dire que j'en suis l'auteur ce qui la ravit plus
encore. Mais ceux qui président à la culture de Strasbourg, sont prêts à mettre
à l'honneur Gutenberg, peut-être pour satisfaire la droite de M.Grossmann, ex-président de la CUS ou par clientélisme ou par ignorance de l'histoire d'Alsace si justement dénoncée par Jacques Cordonnier, tête de liste "d'Alsace d'Abord", ceci dit avec un souci d'objectivité et non d'appartenance politique.. Si le
ridicule tuait, des places seraient vacantes. J'ai appris qu'un
dictionnaire des historiens d'Alsace était en préparation, assurément, je n'y
serai pas bien que professeur d’histoire et de lettres modernes, attaché à la
recherche à l’Institut Pédagogique National de 1965 à 1973. Mais les écrits
restent, c'est l'avantage du livre, facteur de démocratie.