nos voeux 2012 avec l'humour de Chantal Dupille
Le plaisir de retrouver une amie dans l’écriture et je vous fais partager ce plaisir en vous donnant à lire :
La grenouille Sarkozy
Il était une fois une grenouille qui s'appelait Sarkozy.
Quelque chose de chétif et de pas bien intéressant.
Envieuse à souhait, verte de jalousie
en voyant ceux qui avaient réussi.
Elle se prit à vouloir enfler, enfler...
pour ressembler à ceux qu'elle jalousait,
le porte-monnaie bien rempli
et l'arrogance à nulle autre pareille.
La grenouille s'installa à Neuilly
pour y faire de bonnes rencontres,
pour y faire bonne fortune,
elle y fit aussi grandir ses rejetons.
Elle joua au Shériff en narguant Humanbomb,
bref elle se fit connaître,
et elle rafla tous les postes.
Et voilà que ses relations
la poussèrent à l'Elysée,
pour les y représenter.
Ce qu'elle fit fort bien.
Elle cassa alors le modèle social français
pour l'offrir à ses amis nantis,
et puis la laïcité, la paix sociale,
les collectivités territoriales, le Droit du Travail,
les services publics, les droits de l'homme,
et même l'indépendance nationale
pour soumettre le pays à l'Etranger.
La France d'En-Haut applaudissait.
Mais la France d'En-Bas dépérissait.
Le roitelet n'en avait cure.
Il se pavana à Versailles,
oui lui le parvenu à la démarche
plus prelle de la populace
que de la majesté des rois ou des chefs d'Etat.
Partout en dehors des frontières,
on se gaussait de la grenouille.
Elle n'en avait cure,
se servant de la France pour servir ses intérêts.
Tout lui était permis, croyait-elle.
La France lui appartenait,
elle pensait qu'elle pouvait en faire ce qu'elle voulait.
Mais la France d'En-Bas n'avait ni pain ni brioches.
Pendant l'été, elle chanta au soleil.
Mais quand l'automne arriva, elle se mit en colère.
Et voici comment la petite grenouille
qui se croyait un boeuf,
(oui même pas un beauf, ça aurait été mieux),
enfla tant de dépit qu'elle éclata.
Petites gens, restez où vous êtes.
Ne songez pas à imiter les grands
en prenant le vernis et en laissant les bonnes manières.
C'était la vilaine histoire du petit crapaud,
pardon de la petite grenouille
qui se croyait si grande, si grande,
qu'elle éclata.
Ainsi va la vie.
Tant va la cruche qu'elle tombe à l'eau.
Celle-là finira dans les oubliettes
de la petite histoire de France
avec sa meuf.
Chantal Dupille , écrivaine, journaliste, blogueuse
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