Assassinats de femmes krdes à l'Institut kurde de Paris
Assassinat à Paris de trois responsables kurdes. Sachant que des négociations sont en cours entre les représentants du gouvernement turc et Abdullah Öcalan, je craignais que la communauté kurde soit l’objet de violences. Ce mercredi 9 janvier 2013, c’est fait et en France, pays de l’OTAN tout comme la Turquie, tous deux vassaux des USA qui, depuis la Turquie, agissent contre le Gouvernement syrien. trois responsables kurdes ont été assassinées au siège de leur association à Paris. En tant que fondatrice des « Amis du Peuple Kurde » Strasbourg et auteure de « Questions sur le Moyen Otient, le Kurdistan », j’assure la famille des victimes, la communauté et le peuple kurde de mon entière solidarité.
Trois femmes kurdes ont été retrouvées dans la nuit de mercredi à jeudi mortes, chacune une balle dans la tête, dans un institut de la communauté kurde dans l'est de Paris, a-t-on appris de source policière.
L'une des trois victimes est Fidan Dogan, 32 ans, permanente du centre d'information, a déclaré à l'AFP le responsable du centre Leon Edart, responsable de la fédération des associations kurdes. Les deux autres femmes dont il n'a pas donné l'identité sont des visiteuses, également activistes kurdes, selon lui.
Selon son récit, elles étaient seules dans les locaux du centre d'information mercredi à la mi-journée. En fin d'après-midi, un membre de la communauté a essayé en vain de les joindre. Il a tenté de se rendre sur place mais n'avait pas les clés et n'a pu rentrer immédiatement. La découverte des corps n'a eu lieu que dans la nuit.
Les corps ont été découverts peu avant 2h00 du matin dans le centre d'information du Kurdistan, situé au 147 rue Lafayette dans le Xe arrondissement, selon la source policière.
"La scène peut laisser penser qu'il s'agit d'une exécution, mais l'enquête devra éclaircir les circonstances exactes de ce drame", a précisé cette source. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été chargée de l'enquête. Sur place, 100 à 200 membres de la communauté kurde se sont rassemblés devant le bâtiment où les corps se trouvaient toujours.
Toute la lumière doit être faite sur ce crime à caractère politique, non seulement sur les auteurs de ce crime odieux mais aussi sur ses commanditaires.
Ce crime survient au moment où, en Turquie, se fait sentir, de la part de certains députés turcs, une volonté d’engager des pourparlers. C’est sans aucun doute cette volonté que les auteurs de ce crime ont voulu écraser.
Et pourtant, il ne peut y avoir de solution à la question kurde qu’une solution politique et négociée entre le gouvernement turc et les représentants que s’est donnés le peuple kurde. Il ne peut être question de démanteler le PKK, par le passé, toute action dans ce sens etait vouée à l’échec.
Il est urgent que l’Union européenne, notamment la France, cesse de criminaliser la population kurde en France en faisant pression sur la Turquie pour une solution négociée et que le PKK soit retiré de la liste des « organisations terroristes », liste établie par les USA.
Ce crime prouve une fois de plus que les terroristes ne sont pas ceux qui luttent pour le respect de leurs droits en demandant des négociations, mais ceux qui pratiquent les arrestations, les assassinats et les exécutions sommaires.
Je n’ai jamais cessé de me sentir solidarité du peuple kurde qui, depuis tant d’années, est l’objet constant d’exactions parce qu’il est fier de son territoire, de son histoire, de sa culture. Et je m’associe de tout cœur à ceux qui apportent leur soutien à la communauté kurde, dont le MRAP.