TABAC / IL EST INTERDIT D'INTERDIRE

Formule de mai 68, bien oubliée comme "L'imagination au pouvoir" et "à bas les mandarins".

Je suis une polytraumatisée grave de la route, plus de 30 factures, pour les membres, opérations par ostéosynthèse. Je suis une réussite chirurgicale sauf que les séquelles engendrent des difficultés de vie constantes avec un seuil de douleurs difficile à gérer. Quand j'ai été accidentée, je ne fumais pas. En rééducation fonctionnelle, les débits de cigarettes étaient à hauteur des fauteuils roulants. J'ai acheté des cigarettes pour les offrir à des patients fauchés. Puis, je me suis mise à fumer, je continue à fumer mais je n'avale pas la fumée. J'avais pourtant vécu dans un environnement de fumeurs invétérés sans jamais rien dire. Maintenant, fumer est devenu quasiment un interdit, un vice de drogués. Dans mon jeune temps, de belles gitanes ou des pulpeuses américaines tiraient sur un cigarette sur nos panneaux publicitaires.

Chaque fois qu'il a fallu me réopérer, j'ai arrêté de fumer. Trois semaines après, je refumais par bravade, je crois, et actuellement par tic. Mon arrière-grand-mère prisait, ce n'est pas cela qui l'a fait mourir mais peut-être qu'en ce temps-là, le tabac était avant tout de la vraie feuille de tabac. La politique actuelle : vous êtes tous coupables, vous fumez donc vous mettez votre santé en cause et la sécurité sociale aussi. Sauf que l’alcoolisme coûte bien plus cher et l’Etat puise dans les caisses de la SS pour indemniser les paysans de l’effet sécheresse par exemple. Les finances de la SS sont variables, gérer comme une entreprise, l’argent est placé, les caisses sont vides sauf que l’argent revient avec les dividendes, il arrive même que la caisse SS soit excédentaire.

 Le vrai problème : pourquoi les fabricants de tabac ont le droit de mettre des additifs nocifs à la santé ? J'ai connu 3 personnes mortes d'un cancer du poumon. Aucune n'avait fumé de leur vie et c'est authentique. Le centre de rééducation ne s'opposait pas à ce que nous fumions, l'important était d'accepter la vie avec les handicaps plus ou moins lourds que nous devrions endurer. A Strasbourg, au Parlement Européen, des fumoirs sont aménagés pour que les parlementaires puissent se détendre avec une clope. Je ne pense pas que les sociétés Peugeot ou Renault prennent de même mesure pour ceux qui s’usent à la chaîne, ils ont déjà commis la faute de ne pas naître nantis. Et les journalistes jubilatoires ont filmé le député Santini, qui a voté la loi antitabac, en train de tirer, dans les couloirs de l’Assemblée, sur un gros cigare, digne du Président à vie du Club des parlementaires, amateurs de Havane. Les journalistes n’ont pu savoir si le dit député a été mis à l’amende ou rappeler à l’ordre par un huissier. Le pouvoir donne le pouvoir de faire la nique à des mesures faites pour le quidam. Mais plus simplement, comme l’a dit Pierre Arditi, si le tabac est si nuisible, supprimons tout simplement les points de ventes.