Conventions de Genève : bon anniversaire !
Un anniversaire qu’Israël s’est bien gardé de célébrer, et pour cause. Cela
fait 60 ans que cet Etat viole systématiquement ces Conventions de Genève.
L’association palestinienne de défense des droits humains, Addameer, saisit
cette occasion pour demander à tous les Etats qui ont signé ces conventions,
d’assumer leurs engagements, en les faisant respecter, et en mettant un terme à
l’impunité d’Israël.
Israël bafoue en effet ces Conventions de multiples manières, à commencer
par l’emprisonnement massif, abusif et systématique de centaines de milliers de
Palestiniens :
En pratiquant la détention
administrative comme châtiment collectif et en l’absence de preuves permettant
d’inculper des Palestiniens arrêtés. (Plus de 440 Palestiniens, dont 3 femmes
et un enfant, actuellement détenus de la sorte, sans aucun motif)
En faisant condamner les
Palestiniens devant des tribunaux militaires installés dans les territoires
occupés de manière totalement illégale. Des centaines de milliers de
Palestiniens sont passés par ces tribunaux militaires israéliens depuis 1967,
dont plus de 150 000 depuis 1990, pour des "délits" allant de
prétendues infractions au code de la route à la tenue de réunions non
violentes.
En ne permettant pas aux prisonniers
palestiniens d’assurer leur défense, en leur refusant le droit à une traduction,
le droit de faire appel à des témoins, le droit à une justice impartiale, et en
ne reconnaissant pas la présomption d’innocence.
En détenant et en interrogeant les
prisonniers palestiniens dans 17 prisons, 4 centres d’interrogations et 3 centres
de détention provisoires, tous situés en Israël, en violation de l’article 76
de la 4ème Convention de Genève, qui interdit à la puissance occupante de
transférer les prisonniers hors des territoires occupés.
Cette pratique implique en outre qu’un grand nombre de prisonniers
palestiniens ne peuvent bénéficier de visites de leurs familles, puisque ces
dernières se voient refuser le droit d’entrer en Israël pour des "raisons
de sécurité".
Depuis 2007, les prisonniers Palestiniens kidnappés dans la bande de Gaza
n’ont pu recevoir aucune visite de leurs proches, en violation de l’article 27
de la 4ème Convention.
En colonisant les territoires
occupés et en y installant ses propres citoyens, en violation de l’article 49
de la 4ème Convention.
En pratiquant la torture sur les
prisonniers palestiniens, malgré l’interdiction par les Conventions de Genève
de la torture, des traitements cruels et dégradants. Israel a prohibé
formellement la torture en 1999, mais continue à la pratiquer couramment, en
autorisant "les pressions physiques modérées", "en cas de
nécessité pour sa sécurité".
Prisonniers maintenus dans des positions douloureuses de manière prolongée
(position de la "banane" ou de la "grenouille"...),
privation de sommeil, coups, et isolement dans de minuscules cellules sans
fenêtre et souvent froides... sont monnaie courante.
le 27 décembre 2008, Israel a lancé
dans la bande de Gaza l’opération "plomb durci", qui a visé
délibérément la population civile, tuant au moins 1380 Palestiniens, dont 431
enfants, et blessant plus de 5380 personnes.
La destruction massive d’infrastructures civiles, commerciales, d’écoles,
de maisons, d’usines et de mosquées, a montré le mépris d’Israël en ce qui
concerne le droit international, tout comme l’utilisation de boucliers humains.
Le siège de Gaza qui dure depuis juin 2007 a précipité la population dans
une terrible crise humanitaire, qui contrevient elle aussi aux Conventions de
Genève, qui stipulent que la puissance occupante — et israël continue bel et
bien à occuper la Bande de Gaza, malgré ses assertions—doit prendre soin du
bien-être de la population.
C’est pourquoi l’association Addameer rappelle aux gouvernements
signataires des Conventions de Genève, qu’elles sont dans l’illégalité, en
n’appliquant pas l’article 1 de ces Convention qui fait obligation à toutes les
parties contractantes de les respecter et de les faire respecter.
Addameer Prisoner and Human Rights Association