+ DE POLICE CONTRE LES PAUVRES
Non à l’Etat policier Sarkozy déclare « la guerre aux trafiquants et aux
délinquants ». Il nomme des policiers à la tête des préfectures des
départements dits sensibles. Après le limogeage du préfet de
la Manche , en 2009, parce que
des manifestants avaient osé conspuer le président liquidateur de l’enseignement
public, après celle du préfet de Seine Saint Denis, remplacé par le chef du
RAID, c’est celui de Grenoble qui est muté et remplacé par un « homme à
poigne », un policier chargé de la « pacification du
territoire ». C’est l’objectif prioritaire affiché par Sarkozy qui veut
nommer un « conseiller pour les affaires de sécurité » à ses
côtés. Pour le gouvernement, l’insécurité, ce sont les pauvres
… En Seine Saint Denis, ce sont les familles qui
occupaient, faute de logement, un immeuble voué à la destruction, la barre
Balzac dans le quartier des 4000 à
la Courneuve , qui ont été brutalement évacuées par la
police sous les ordres du nouveau préfet. Leur campement de fortune a été
démantelé et les sans-logis ont été dispersés, sans la moindre solution de
relogement. Peu de jours avant, une autre opération de police a eu
lieu à Paris, moins médiatisée, contre les Afghans et autres exilés fuyant les
guerres, qui se retrouvent sur les quais du canal St Martin.
… et le danger vient des quartiers populaires qu’il faut
terroriser. La réponse aux émeutes de Villiers le Bel en 2007, ce
sont les lourdes condamnations de personnes accusées sur la base de témoignages
anonymes. C’est l’application à la lettre de la doctrine de Sarkozy qui avait
décrété que ces émeutes n’avaient « rien à voir avec une crise
sociale » et qui exigeait des condamnations exemplaires des
« tireurs ». L’état de siège auquel ont été soumis les habitants de
la
Villeneuve à Grenoble, plusieurs nuits de suite, est un pas de
plus dans la politique de criminalisation des quartiers populaires. L’opération
quasi militaire a consisté à terroriser les habitants de tout un quartier, sous
prétexte de lutte contre le banditisme. C’est une sorte de punition collective
infligée à toute une population, considérée dans les faits, comme le vivier du
banditisme. C’est aussi une politique de la tension et de l’affirmation de la
toute-puissance policière. Et maintenant, Sarkozy s’en prend aux gens du voyage et
aux Roms C’est la mort par balle tirée par un gendarme d’un jeune
de la communauté des gens du voyage qui a provoqué une explosion de colère dans
la région de Saint Aignan (Loir et Cher). Sans attendre que les circonstances de
cette mort ne soient élucidées, Sarkozy a décidé de faire monter la tension en
annonçant qu’il allait faire évacuer tous les « campements illégaux »
dans toute la France.
Les gens du voyage, les associations qui essaient à longueur
d’année de défendre les droits de ces personnes discriminées, ont ressenti à
juste titre cette déclaration comme une nouvelle stigmatisation et comme
l’annonce d’une nouvelle vague de répression à leur encontre.
Avec l’ensemble des forces démocratiques, nous dénonçons
cette surenchère de discours sécuritaires, sur fond de policiers-préfets, de
déploiements de policiers, de gendarmes, d’hélicoptères, chargés de
« pacifier le territoire ». Le gouvernement Sarkozy, en difficulté sur le dossier
Woerth, joue la carte de la tension permanente et la politique de division, en
stigmatisant certaines catégories de notre peuple. Mais il se trompe, s’il pense
pouvoir désamorcer la contestation de sa politique de régression sociale, dont
la contre-réforme des retraites est le fer de lance.
Paris, 22 juillet 2010
PARTI COMMUNISTE DES OUVRIERS DE
FRANCE