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le blog politique de michelle meyer
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18 août 2009

LA PEUR COMME GOUVERNANCE: LA GRIPPE PORCINE

Notre mois d’avril a été submergé par une campagne médiatique irrésistible concernant les risques d’une pandémie grippale due à un virus H1N1, en provenance du Mexique. Depuis, les affaires vont à l’apaisement devant le double constat évident : premièrement cette grippe n’est pas particulièrement dangereuse (rien à voir avec les grandes épidémies de la grippe espagnole par exemple en 1918-1919), et son caractère épidémique s’est retrouvé bien limité dans les faits puisqu’au lieu d’une croissance exponentielle, elle a pris l’allure d’une diffusion locorégionale peu étendue, à l’exception de quelques cas repérés dans différents pays, mais là aussi sans dissémination ni contagion.
A l’heure de faire le bilan de cette alerte, il est intéressant d’observer la manière dont les différents acteurs de ce grand spectacle médiatique ont fait converger leurs efforts pour nous persuader d’un danger imminent.
On peut en effet distinguer d’abord les organismes institutionnels nationaux et internationaux qui ont embouché leurs trompes d’alarme pour remuer les foules. L’Organisation mondiale de la santé, le ministère de la Santé, en particulier la Direction générale de la santé, ont fait savoir que toutes les précautions étaient prises en cas de pandémie. L’OMS alla même jusqu’à situer au niveau 5 sur une échelle allant jusqu’à 6 les risques de pandémie.
Viennent ensuite les inévitables experts qui parlent de manière assez définitive de tout et de n’importe quoi, sur les caractéristiques de cette grippe, sa contagiosité, sa létalité, les particularités génétiques du virus, les formes de traitements et j’en passe. Un seul point commun, ils n’en ont pas vu un cas…, mais ça ne saurait avoir d’importance tant l’avis est docte. Il faut toutefois observer que ces experts représentent une catégorie d’informateurs dont les médias sont très friands sans toujours saisir que l’autoproclamation de la plupart de ces “experts” est au service d’une autopromotion médiatique sans aucune garantie. Et c’est sans doute là que le bât blesse, dans la mesure où les journalistes se font involontairement les “amplificateurs” médiatiques de points de vue bien souvent mal fondés. D’autant plus que des organismes scientifiques et médicaux au-dessus de tout soupçon participent à ce mixage explosif de l’information (dans le cas considéré, ce fut l’Institut Pasteur).
Soyons honnêtes, comment le public pourrait-il ne pas croire d’aussi éminents personnages ? Bien sûr, de l’autre côté du miroir, il est facile de déjouer ces petits calculs, mais, pour le commun des mortels, tant de nobles noms, de nobles dignitaires ne peuvent se tromper. Il faudrait plus que ces quelques lignes pour montrer combien les apparitions médiatiques de divers grands noms de la médecine et de la science ont toujours contribué prioritairement à assurer leur propre promotion. Cette innovation de “l’expert référent” a surtout servi à en réaliser la publicité sans frais ni dommage, et, accessoirement, à crédibiliser le discours médiatique.
Car le dernier larron, bien souvent victime de son zèle, est bien le journaliste lui-même qui, à travers la recherche d’un scoop, souhaite parvenir au sensationnel. La presse de ces dernières semaines est remplie de ces prises de
conscience rétrospectives : En avons-nous fait trop ? Le Monde, Marianne, Courrier international, pour ne citer que mes sources usuelles, s’interrogent gravement.
Je ne chercherai pas à les accabler car ils sont aussi victimes des grands mouvements de l’opinion, si bien encadrés par nos experts et nos institutions, et quand les standards téléphoniques et les sites Internet explosent, quel professionnel des médias aurait l’audace de ne rien dire. Ma vindicte s’adresse plutôt aux “experts” autoproclamés qui réussissent à tout embrouiller, les administrations et les médias n’étant que les amplificateurs de ces alarmes excessives. Le lecteur averti lira avec intérêt les articles consacrés à la question dans le numéro 966 du 7 au 13 mai 2009 du Courrier international, en particulier (page 41) celui du Dr Elizabeth Rosenthal, paru dans The New York Times, au titre significatif : L’affolement, voilà l’ennemi. Tout est dit.
Reste la question de savoir vraiment s’il y a danger et risque d’épidémie. Nous avions déjà précédemment soulevé cette question à propos de la grippe aviaire avec le virus H5N1. Comptant dans mes amis un discret spécialiste responsable du réseau de surveillance de la grippe en France, je m’étais fait expliquer les particularités épidémiologiques et les facteurs de risque épidémique. Dans le cas présent, comme pour la grippe aviaire, on trouve à l’origine un foyer bien localisé géographiquement de contamination animal-homme. De ce foyer, rayonnera pour commencer un certain niveau de contamination humaine, mais sans caractère épidémique par transmission interhumaine. Il faut compter en général au moins un an avant que le virus ne s’adapte à cette forme de transmission qui conditionne le risque épidémique. Dans le cas du virus de la grippe aviaire H5N1, tous les spécialistes surveillent l’apparition de transmission interhumaine, mais sans preuve avérée pour l’instant.
Dans le cas de la grippe porcine, rebaptisée grippe A (H1N1) pour tenter d’effacer la responsabilité de la société nord-américaine Smithfield (le plus grand producteur de porcs aux USA) dans l’existence d’ignobles charniers à ciel ouvert en annexe des élevages industriels de porcs dans l’Etat de Veracruz au Mexique), on peut seulement dire qu’il s’agit d’une affection plutôt bénigne, et peu contagieuse.
Comme le dit si admirablement Mme Rosenthal dans son article, un bon lavage des mains vaut bien mieux que les masques et le Tamiflu. Il ne nous reste plus qu’à suivre la remontée des cours boursiers des laboratoires pharmaceutiques qui le fabriquent pour comprendre que tout n’est pas perdu pour tout le monde.
N’oubliez surtout pas de vivre au grand air…
Pierre CORNILLOT
Pierre Cornillot est médecin, professeur de médecine et biologiste hospitalier. Il a fondé la faculté de santé, médecine et biologie humaine de Bobigny, dont il a été le doyen de 1968 à 1987. Il a présidé l’université Paris-Nord (1987-1992), puis a créé et dirigé l’IUP Ville et Santé sur le campus de Bobigny (1993-2001). Il est président de l’association Santé internationale. Après s’être investi parallèlement dans des actions d’aide au développement des pays du Sud, il se préoccupe aujourd’hui de la rédaction d’ouvrages sur la santé et la formation médicale, le système de santé et la recherche.

N’ACCEPTEZ PLUS DE VOUS FAIRE VACCINER PAR LA PEUR... CELLE QUI VOUS EST INOCULEE, INSTILLEE QUOTIDIENNEMENT EN RAPPEL.
LE VOILA, LE REEL RISQUE MAJEUR DE PANDEMIE VIRULENTE.

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