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le blog politique de michelle meyer
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26 août 2009

Défense des libertés universitaires:Neve Gordon

 

Le Los Angeles Times du 20 août dernier publie une tribune libre du professeur d’université Neve Gordon, politologue de renom et militant pour la paix de longue date. Ce dernier écrit qu’à la fois en tant que parent et en tant que citoyen israélien, il se demande comment s’assurer que ses deux enfants et ceux de ses voisins palestiniens ne grandiront pas dans un régime d’apartheid et dit que ça l’empêche de dormir la nuit. Sa douloureuse conclusion est que la seule stratégie possible est « une pression internationale massive » sous la forme de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS). Aussi soutient-il la campagne palestinienne de BDS lancée par une large représentation de la société civile palestinienne (1).

 

La publication de cet article a déclenché une campagne véhémente et agressive contre Gordon en Israël, campagne qui met sérieusement en question l’engagement d’Israël envers la liberté d’expression à l’université et le droit à la liberté de parole en démocratie.

 

Nous croyons qu’une « pression internationale massive » est maintenant nécessaire pour empêcher qu’il ne soit licencié.

 

Il faut dire à l’Université Ben Gourion et au ministère israélien de l’éducation qu’ils doivent permettre la liberté d’expression à l’université.

 

Le soutien apporté par le Professeur Gordon à une pression économique correspond à ce que Naomi Klein a appelé « les outils les plus efficaces de l’arsenal non violent » face à l’occupation israélienne (2).

 

Pour autant, d’après le Jerusalem Post, le professeur Rivka Carmi, présidente de l’université Ben Gourion, a déclaré que « l’université pourrait désormais ne plus souhaiter ses prestations ». Elle a ajouté que « les profs d’université qui ont ce sentiment vis-à-vis de leur pays n’ont qu’à aller chercher ailleurs travail et logement ».

 

Est-ce que le professeur Carmi prie effectivement le professeur Gordon de quitter son pays ?

 

Plusieurs membres de droite de la Knesset ont demandé à Carmi et au ministre de l’éducation de licencier Neve Gordon et Gideon Sa’ar, le ministre de l’éducation, a qualifié l’article de Gordon de « répugnant et déplorable » (4). Parmi les milliers de réactions aux articles en Israël, des centaines de lecteurs en colère ont traité Gordon de traître, de virus, de cancer et l’ont menacé d’expulsion d’Israël ; certains ont même demandé qu’il soit exécuté. Sans surprise, la politique israélienne d’abus des droits de même que l’occupation et les moyens de résoudre le conflit sont mis de côté, l’enjeu principal devenant comment se débarrasser du messager.

 

Selon le professeur Gordon, « D’après les réactions à l’article, il semble que la plupart des gens n’ont pas le courage de discuter du problème principal, à savoir : Israël est-il un Etat d’apartheid ? Comment le conflit israélo-palestinien peut-il être résolu ? Est-ce que les colonies sont un bon projet pour Israël ou vont-elles causer la destruction de l’Etat ? Il est facile de me critiquer tout en évitant les questions importantes qui sont difficiles ». (5)

 

La réaction consternante à l’article de Gordon n’est que la plus récente manifestation des tentatives de réduire au silence toute dissension en Israël. Rien que dans les six derniers mois, des militants de New Profile ont été arrêtés et interrogés, Ezra Nawi risque la prison pour s’être opposé de façon non violente à la destruction d’une maison palestinienne et pas plus tard que la semaine dernière, le vice premier ministre a qualifié La Paix Maintenant de virus. Sont-ce là des actes dignes d’une démocratie ?

 

BDS est une stratégie non-violente légitime qui a ses lettres de noblesse, notamment en Afrique du Sud. Elle mérite d’être considérée avec honnêteté et réflexion, ainsi que l’a fait Gordon dans son récent article. En soutenant le professeur Gordon nous protégeons la possibilité de s’exprimer ouvertement sur l’occupation israélienne et sur les moyens non-violents de l’interpeller, y compris le boycott, le désinvestissement et les sanctions.

 

Ecrivez une lettre au président de l’université Ben Gourion et au ministre de l’éducation d’Israël pour que Neve Gordon et tout Israélien puissent débattre des enjeux politiques sans crainte de perdre leur emploi.

 

 Sydney Lévy

 

Jewish Voice for Peace

 

traduction UJFP

Pour connaître des livres de l'auteur de ce blog : Google recherche de livres Michelle MEYER

 

Pour commandes et informations, PROSPECTIVE21 28 rue Salluste 67200 Strasbourg

 

mail : prospective21@free.fr

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