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30 mai 2010

LE TOUT MEDIA:Nicolas Sarkozy et ses otages préférés

 

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Clotilde Reiss, Ingrid Betancourt, Gilad Shalit...Il y a ceux qui sont médiatisés et il y a les autres.

"Nous ne laisserons tomber aucun de nos compatriotes pris par des terroristes. Nous ne laisserons tomber aucun Français, quelles que soient, par ailleurs, les erreurs qu’ils aient pu faire, qui se trouvent dans l’épreuve. Les Français seront ramenés à la maison, ils seront en France".

C’est ainsi que Nicolas Sarkozy, lors d’un voyage en février 2010 dans la capitale gabonaise Libreville, s’est félicité de la libération de Pierre Camatte, kidnappé au Mali par des extrémistes islamistes qui se revendiquaient d’Al-Qaida au Maghreb.

Un cheval de bataille

Déjà en 1993, Nicolas Sarkozy était apparu sur la scène médiatique grâce à une prise d’otage, celle de la maternelle de Neuilly. Un informaticien dépressif, Erick Schmitt, se faisant appeler "Human Bomb", s’était enfermé dans une classe avec une vingtaine d’enfants et leur institutrice. Il menaçait de se faire exploser si on ne lui payait pas 100 millions de francs de rançon. Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly, était intervenu et les images des journaux télévisés avaient immortalisé l’événement en le montrant, un garçonnet dans les bras.

Dix-sept ans plus tard, il continue à mettre l’accent sur la libération d’otages dans le monde entier. Au rythme d’une communication quasi parfaite, il recueille la ferveur collective de l’opinion publique attentive au déroulement des "opérations de sauvetage". Messages télévisés, preuves de vie distribuées au compte-gouttes, accueil des libérés devant la presse réunie pour l’occasion, tout est mis en œuvre pour démontrer le travail actif de l’Etat dans ce domaine privilégié. Une fois les ex-otages accueillis en fanfare sur le sol français les remerciements se multiplient, les icônes se figent, de quoi flatter les égos et remonter souvent les cotes de popularité.

La médiatisation une condition de réussite

En principe, l’Etat n’abandonne pas ses ressortissants. Pourtant, il y des cas plus emblématiques que d’autres, des cas qu’on aide plus que d’autres. Parce que justement ils sont plus popularisés, plus médiatisés. "Les services administratifs français se mobilisent d’autant plus si l’affaire est portée à l’opinion publique", confirme Francis Chouraqui, avocat et président de l’association Otage du monde. "La médiatisation fait monter le curseur de la valeur de l’otage", poursuit-il. Le risque en cas de non-médiatisation ? Que l’otage soit oublié, abandonné, voire tué. "La médiatisation est une condition de sa survie", affirme Francis Chouraqui. Une assurance vie en quelque sorte.

Actuellement, le Quai d’Orsay compte quatre otages français détenus à l’étranger :

-  Deux journalistes de France 3, Hervé Guesquières et Stéphane Taponnier ont été enlevés le 30 décembre 2009 en Afghanistan.

-  Michel Germaneau, âgé de 78 ans, a été enlevé au Niger le 22 avril 2010.

-  Un membre de la Direction général de la sécurité extérieure (DGSE) est détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009 par des rebelles islamistes.

Une personne est considérée comme otage par le ministère des Affaires étrangères dès lors qu’il y a enlèvement par un groupe à des fins de revendications politiques ou criminelles. C’est pourquoi on ne retrouve pas Florence Cassez dans cette liste, condamnée par un tribunal. Clotilde Reiss faisait pourtant partie des personnes considérées comme otage. La jeune femme "était un cas particulier", précise le Quai d’Orsay. Curieusement, on n’y trouve pas non plus Gilad Shalit.

La limite des Etats démocratiques

Et puis il y a ceux dont on parle moins comme Salah Hamouri, un franco-palestinien de 23 ans, condamné à sept ans de prison par un tribunal militaire israélien pour avoir projeté l’assassinat du chef spirituel du parti Shass, le rabbin Ovadia Yossef. Sans remettre en question la légitimité du tribunal israélien, la diplomatie française s’efforce d’obtenir la clémence pour des faits "qui relèvent au pire de l’intention". "Il me semble que la fonction d’un Etat est d’assurer la protection de ses ressortissants. Elle s’arrête lorsque l’Etat visé est considéré comme démocratique", justifie Francis Chouraqui pour expliquer le traitement différentiel appliqué à Salah Hamouri.

Pour le jeune homme, pas de portrait accroché au fronton des mairies, ni de campagne de sensibilisation, ni compte des jours passés en détention. Seuls quelques groupes de solidarité avec les Palestiniens mènent campagne en France pour obtenir la libération de ce prisonnier. Ces derniers font valoir que le président Sarkozy intervient régulièrement pour la demande de libération de Gilad Shalit, qui dispose également de la nationalité française.

Une libération amère

Dans un entretien accordé au journaliste Benoît Duquesne, Christophe Beck, ex-otage décédé en février dernier affirmait "qu’il faut avoir les médias derrière soi pour faire bouger le corps politique. C’est clair et net. Je pense que c’est bénéfique pour eux et pour leur retour". Lui-même, fut un otage oublié. Alors petit éleveur au Venezuela, il a été enlevé en 2005 par des combattants de l’ELN (Armée de libération nationale), une organisation moins connue que les Farcs. A l’époque la situation de Christophe Beck n’interpelle visiblement pas le cabinet de Philippe Douste-Blazy, alors ministre des Affaires étrangères. La famille a dû se débrouiller seule et réunir 2 300 000 euros, la somme demandée par les ravisseurs. Après sa libération, Christophe Beck a reçu une petite indemnité de l’Etat et a fini ses jours dans un mobil home. Triste retour au pays. Du côté des diplomates, on a justifié cet abandon par une discrétion indispensable à la réussite des négociations. L’ancien otage a lui accusé le gouvernement de ne pas avoir apporté tout le soutien nécessaire pour des raisons plus illégitimes : "Ma femme n’a pas eu le droit de créer de comité de soutien. Ils [le Quai d’Orsay] menaçaient de ne pas s’occuper de l’affaire. Il y avait l’affaire Betancourt qui concentrait l’attention des médias. Il ne fallait pas qu’il y ait deux affaires en Colombie", a-t-il confié.

Pour tordre le cou à ces insinuations, la mairie de Paris a accroché un panneau sur le fronton de l’Hôtel de ville en 2008 après la libération d’Ingrid Betancourt. On peut y lire "Paris s’engage pour la liberté de tous les otages dans le monde". Le maire de Paris avait déclaré : "Il faut qu’on globalise notre engagement pour la liberté de tous les otages, sinon on serait dans une espèce de choix entre les otages". Une forme d’aveux ?

24 mai 2010 - 17 h 10 - Le Nouvel Observateur

Mon commentaire sur le Tout Media

La médiatisation : elle nous conditionne au point que tout le monde prétend aimer le sport et le foot en particulier. Vos émissions favorites disparaissent des antennes pour laisser place au sport. A croire que les chaînes publiques sont les chaînes Spécial Sport. Jamais d'émissions sur la poésie. L'Etat prend soin de vous, il a décrété que vous n'aimiez pas et pour être consensuel, vous dites ne pas aimer même si vous ne connaissez rien de ce qu'écrit un poète vivant. Cela s'appelle la censure. Quel vilain mot. Aurez-vous le courage d'affirmer que la censure est pratiquée en France pays des droits de l'Homme où celui qui vous dirige augmente les salaires députés de 40%, dès son avènement, alors qu'il vous répète de vous serrer la ceinture. Ce n'est pas parce qu'il a un top model dans son lit sur conseil du publiciste Seguela de manière à avoir les manchettes de Voici qu'une majorité de Français a choisi, de son plein gré, la ligne haricot vert.

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